Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 
©Renaud Monfourny
 
 
Le magazine Persona, (de l’autre côté du miroir, les artistes dévoilent leur face cachée) ce sont des rencontres, des entretiens avec des artistes de tous horizons, cette revue est une bouffée d’oxygène dans le monde littéraire et artistique. Frédéric Lemaître le rédacteur en chef de Persona, a généreusement accepté de répondre à nos questions.
 
Le Matin d’Algérie : J’aimerais que vous me parliez de la genèse de Persona, ce magazine, comment est née cette belle idée ?
 
Frédéric Lemaître : Après avoir travaillé pendant 25 ans pour des magazines musicaux en faisant des chroniques de disque et déjà quelques interviews d’artistes, j’ai voulu voler de mes propres ailes et proposer non seulement de parler de musique, mais aussi de tout ce qui
m’intéresse en art : littérature, photographie, arts graphiques, peinture, philosophie… Étant graphiste, Ma compagne, Isabelle Dalle, m’a alors proposé de m’accompagner dans cette belle aventure. Si ce que l’on voit de la revue est remarquable, c’est bien grâce à elle.
 
Le Matin d’Algérie : Il faut de la passion pour créer une revue, en quoi votre magazine diffère des autres ?
 
Frédéric Lemaître : Il faut non seulement beaucoup de passion, mais aussi beaucoup de détermination. La mienne était de créer une revue intemporelle, que l’on puisse y revenir sans cesse et avoir plaisir à la garder dans sa bibliothèque. C’est pourquoi nous avons voulu un tirage sur un beau papier, avec une couverture épaisse et imprimée en « soft touch » qui donne dès le toucher, une grande douceur à l’ensemble. Je dirais également que la revue diffère des autres dans le sens où elle aime aller voir ce qui se cache derrière le miroir, derrière l’âme de l’artiste et ainsi proposer des entretiens libres et profonds. Pour cela nous avons choisi de prendre le temps de ce partage et c’est pourquoi c’est une revue trimestrielle.
 
Le Matin d’Algérie : Persona, ne contient pas de publicités, est-ce pour préserver votre indépendance ?
 
Frédéric Lemaître : Dès le départ je souhaitais ne pas avoir de pages publicitaires côtoyant la parole des artistes ou leur travail, pour éviter de polluer, à la fois nos yeux, et notre pensée. En préservant ainsi notre indépendance nous restons maître de tout ce que nous
voulons publier, sans n’avoir de comptes à rendre à personne, sinon à PERSONA !
 
Le Matin d’Algérie : Votre magazine Persona est ouvert sur le monde des arts avec une dextérité rare, comment réussissez-vous cet exploit ?
 
Frédéric Lemaître : Nous savons tous que l’art se nourrit de l’amour de l’art et que je suis probablement gourmand de tout ce que je vois depuis l’enfance. Il n’y a donc pas d’exploit, mais juste un rendu de cet amour passionné pour tout ce qui nous fait vibrer.
 
Le Matin d’Algérie : Pensez-vous que Persona a atteint ses objectifs ?
 
Frédéric Lemaître : Si l’objectif de PERSONA était d’avoir un joli succès d’estime auprès de ses lecteurs mais aussi auprès des artistes publiés, alors c’est réussi. Mais si l’objectif est d’atteindre le plus grand nombre de personnes et de réaliser de belles et nobles ventes en
adéquation avec l’énergie que nous y mettons, alors on en est loin car la revue
reste tout de même assez confidentielle. La distribution n’est pas chose aisée.
 
Le Matin d’Algérie : Quel regard portez-vous sur l’univers de la publication et de la distribution en général ?
 
Frédéric Lemaître : Il y a évidemment probablement trop de publications, il suffit juste de regarder chaque rentrée littéraire et ses centaines de livres pour comprendre qu’il n’y a pas de place pour tout le monde dans les médias. D’ailleurs, bien malheureusement, les médias ne parlent toujours que de la même poignée d’auteurs, années après années, c’en est abjecte et injuste. Une revue comme PERSONA tente bien évidemment de mettre en lumière des visages inconnus, des plumes rares, mais nous sommes maintenant tellement sollicités, qu’il est évidemment impossible de parler de tout le monde.
 
La distribution est un vrai métier et c’est probablement de ce côté-ci que nous avons besoin d’une grande aide. On sait aussi que beaucoup de magazines mentent sur les chiffres des ventes et que la plupart des tirages présentés en kiosques finissent à la poubelle. Hélas !
 
Le Matin d’Algérie : Quel conseil pouvez-vous donner à de jeunes créateurs qui veulent se lancer dans l’édition ?
 
Frédéric Lemaître : Je ne peux répondre que bien modestement à cette question. Il faut avant tout de la passion, écouter son cœur, se lancer un défi, et pour le reste espérer que notre petite étoile illumine un coin du ciel de cette vaste voie lactée qu’est le monde de
l’édition.
 
Entretien réalisé par Brahim Saci
 
mardi 12 septembre 2023
 

 

Lematindalgerie.com

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :