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Une pensée pour l’ingénieur homme de culture Kaci AZEM

 

Kaci Azem nous a quittés prématurément le 15 décembre 2019 à l’âge de 60 ans, paix à son âme. Il est décédé accidentellement, en tombant d’un olivier dans son champ, dans son village Agouni Gueghrane en Kabylie.

Triste destin que celui de cet ingénieur, érudit, homme de culture, aimé de tous, ouvert sur le monde.

Une disparition tragique qui laisse sans voix, plongeant une famille, un village, ses proches et tous ceux qui l’ont connu dans la douleur et l’incompréhension.

Je me souviendrais toujours de nos échanges amicaux, fraternels, éclairés, sur les réseaux sociaux et par mails. Je garde en mémoire le souvenir d’un homme attentif, cultivé, d’une grande sagesse, d’une grande générosité, curiosité, à l’écoute de tous, de sa société et du monde.

Kaci Azem était d’un optimisme naturel orné d’une grande bonté, d’un esprit élevé, plein d’espoir, confiant en un avenir meilleur.

Nous échangions souvent sur les réseaux sociaux, des idées, des réflexions, nous évoquions souvent  le légendaire Slimane Azem, dont nous partagions l’admiration.

Un jour je lui avais demandé s’il pouvait prendre quelques photos de la maison  natale de Slimane Azem ainsi que des  terres familiales, il a accepté avec joie.

Quelques temps après, il a eu la gentillesse de m'envoyer quelques photos.  

Le 23 novembre 2019, soit vingt-deux jours avant sa disparition tragique, il publia sur facebook :

(L’heure est-elle écrite, peut-on la fuir ce soir à Samarcande?

Puis il cita Le poète mystique persan Farid ud-Dîn Attar (1140-1230).

(Il y avait une fois, dans Bagdad, un Calife et son Vizir. Un jour, le Vizir arriva devant le Calife, pâle et tremblant :

« Pardonne mon épouvante, Lumière des Croyants, mais devant le Palais une femme m’a heurté dans la foule. Je me suis retourné et cette femme au teint pâle, aux cheveux sombres, à la gorge voilée par une écharpe rouge était la Mort. En me voyant, elle a fait un geste vers moi. Puisque la mort me cherche ici, Seigneur, permets-moi de fuir me cacher loin d’ici, à Samarcande. En me hâtant, j’y serai avant ce soir »

Sur quoi il s’éloigna au grand galop de son cheval et disparu dans un nuage de poussière vers Samarcande. Le Calife sortit alors de son Palais et lui aussi rencontra la Mort. Il lui demanda :

« Pourquoi avoir effrayé mon Vizir qui est jeune et bien-portant ? »

- Et la Mort répondit :

« Je n’ai pas voulu l’effrayer, mais en le voyant dans Bagdad, j’ai eu un geste de surprise, car je l’attends ce soir à Samarcande »).

Kaci Azem nous invite à la réflexion et à la méditation par cette pensée à la portée mystique et philosophique qui interpelle le coeur et l'esprit humain, comme pour nous rendre meilleurs.

La nouvelle de sa mort tragique est tombée comme un couperet.

Nous n’oublierons jamais cet homme, cultivé, au sourire plein de bonté, aimé de tous.

 

Brahim SACI

 

 

 

 

 

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