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Paix à ton âme mon ami Chérif Messaouden.

Tu étais un grand homme de culture, un grand militant, un homme généreux qui connaissait la valeur de l'amitié, tu nous as quittés le 18 avril 2010 bien trop tôt, des suites d'une longue maladie, à l'âge de 44 ans.

Chérif Messaouden a dirigé le Cercle culturel  Igelfan de la commune de Bouzeguene, le premier novembre 2004 il lança le journal " Echos de Bouzeguene", une publication culturelle d'ouverture dans la perspective enrichissante de débats démocratiques. Il avait écrit "Notre association fait sienne cette citation de Saint-Exupéry, celui qui diffère de moi, loin de me léser, m'enrichit".

Chérif Messaouden réalisa en 2008 un documentaire " Mémoire d'un boycott", où il revient sur  la grève du cartable 1994/1995.

En effet en 1994, le MCB (mouvement culturel berbère appelle à la grève du cartable pour la reconnaissance officielle de la langue berbère, (tamazight), pour qu'elle soit enseignée dans les écoles et les universités. Il dit à propos de son documentaire, "Lors du boycott scolaire qui avait été lancé par le mouvement culturel berbère (MCB) pour la reconnaissance officielle de la langue tamazight et son introduction dans l'enseignement de l'école à l'université, j'ai participé à plusieurs manifestations pendant cette période de "dissidence scolaire" de l'année 1994/1995. Beaucoup d'encre a coulé. C'est pour mieux comprendre cette épopée à inscrire à l'actif du long combat pour l'amazighité que j'ai décidé de porter un regard critique de la réalité vécue de cette période avec toute la liberté et tout le recul nécessaire à travers l'image."

Le centre culturel de Bouzeguene que tu as dirigé en tant que directeur rayonnait. Je n'oublierais jamais ce jour de 2007 où tu m'as accompagné à radio Soummam.

Il y avait avec nous un autre grand ami, le journaliste Salem Hammoum, une belle plume, un des rares esprits libres du journalisme algérien, qui t'a rejoint dans l'éternité à l'âge de 65 ans le 21 septembre 2015, lui aussi des suites d'une grande maladie, paix à son âme.

Cette journée reste gravée dans mon âme. Toi et Salem, vous avez laissé un grand vide, j'ai perdu deux grands amis mais vous restez vivants dans ma mémoire. J'ai chaque jour une pensée pour vous.

Tant de souvenirs s'entrechoquent dans ma tête, à chaque fois que je venais en vacances en Algérie, nous nous retrouvions souvent avec Salem Hammoum à Azazga, cette ville de Kabylie chaleureuse, célèbre pour ces restaurants.

Attablés dans un de ces bons restaurants, autour d'un bon plat nous échangions des idées culturelles, des réflexions. Nous sortions toujours de là heureux, l'esprit plus éclairé, enrichi, l'amitié agrandie.

Peu de temps avant ta disparition tragique, je t'avais parlé du docteur Aziz Saibi, un chercheur libre, pluridisciplinaire, un grand homme de culture, un grand militant de la cause berbère, que j'ai bien connu à Paris, originaire de Houra, le chercheur qui a émis l'hypothèse selon laquelle la langue berbère serait la mère des langues, qui nous a quitté le 16 juillet 2006 à l'âge de 56 ans, lui aussi des suites d'une longue maladie, paix à son âme.

Tu m'avais proposé de lui rendre hommage avec le centre culturel de Bouzeguene, en associant Houra son village natal et les départements de recherche linguistique de l'université de Tizi-ouzou et de l'université de Bgayet.

Mais le sort s'est acharné, le destin en a décidé autrement, tu es parti prématurément, sans avoir pu réaliser ce projet.

 

Brahim SACI

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