Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L’auteur de « Fleurs Aux Épines » s'inscrit dans la lignée de Charles Baudelaire dans son fameux recueil « Les Fleurs du Mal »
Lire le recueil : « Fleurs Aux Épines » : une illustration des plus beaux poèmes par Brahim Saci, Les Édition Du Net, Paris 2016.
 
Analyse
 
Thème : Poèmes d'amour
L’auteur Brahim Saci et les femmes
Variations sur « Fleurs Aux épines », version Brahim Saci
Brahim Saci en immersion dans la beauté de la nature.
 
Introduction
 
Les dieux de la nature se sont réunis un jour et ont décidé de créer un joyau précieux pour le pur plaisir des yeux des déesses. Dans chaque poème, voire strophe, les hôtes du panthéon descendaient se repaître les yeux de ce bel objet brillant de tous les éclats des pierreries ; et un oracle devait le célébrer solennellement en proclamant : « En harmonie avec cette nature, loin des ombres » vers 3, p.39. Ainsi est né cet objet tombé des mains des dieux pour le plus grand bonheur, son nom est Amour, qui a mérité le titre de « Fleurs Aux épines » à cause de ses richesses naturelles, de ses vertus et aussi de ses paysages.
 
C'est un royaume de rêve où il fait bon rêver de vivre. La vie pour Brahim Saci y est pour quelque chose qu'on célèbre sur la lyre du musicien, et le luth du poète inspiré. La poésie y est aussi naturelle à Brahim Saci que le chant à l'oiseau. Pour s’en convaincre, il faut se référer au premier poème intitulé « L’Étoile » p. 11, « Ma belle étoile. Qui m’aide à voir la nuit. Mais les ténèbres ont tissé leur toile. J’avance sans savoir où je suis ». Ce quatrain est un guide, un voyeur de chemin qu'on prenait pour des muses. Brahim Saci vit pour le plaisir de vivre et pour célébrer la vie. Car il est heureux et ne chantent pas la guerre, mais plutôt la paix et l’amour. La beauté de la nature le lui rend bien. Cette étoile descend dans les arènes, havre de paix des poètes.
 
I-Place de la femme et de l’amour.
 
La femme occupe une place prépondérante dans la production poétique de Brahim Saci. Notre Auteur est allé jusqu'à considérer toute sa poésie, ou presque, comme un hymne à la femme. On n'en est pas loin en tout cas. À l’analyse du recueil, nous remarquons plusieurs figures de femmes. Elles sont dénombrées par un style de haute qualité ; c'est le cas pour ce recueil notre objet d'études ; Rolland Barthes, a utilisé l'expression « Les images » dans son ouvrage : Fragments d’un discours amoureux, Éditions Du Seuil, Paris, p. 157 : « L’mage est péremptoire, elle a toujours le dernier mot ; aucune connaissance ne peut la contredire, l’aménager, la subtiliser ».
 
En cela, l'auteur du fameux recueil « Fleurs Aux Épines » s'inscrit dans la filiation de Charles Baudelaire qui lui aussi a fait montre de la même propension à privilégier des figures féminines comme source d'inspiration poétique. De plus chez notre auteur, Brahim Saci, on a observé un traitement lexical littéraire des femmes bien fourni, d'abord sur le plan de la conception de la femme en général, et ensuite celui des rapports idylliques tournés vers le plaisir de séduction. Ce sont donc les deux points que nous allons développer dans notre deuxième point.
 
2-Nature et caractère des relations de séduction.
 
Généralement les rapports femme-homme et ce, depuis la nuit des temps, sont de nature sentimentale, auxquelles Brahim Saci a attribué trois caractéristiques que nous pouvons qualifier de moderne et très élégante à l’égard de la gente féminine. Nous ne nous gênerons pas à le dire qu’il s’agit bel et bien d’un honneur à la femme. Ces caractéristiques sont successivement. D'abord ; elles sont strictement épistolaires. Pour justifier le propos, nous nous constations que l’auteur de « Fleurs Aux Épines » est un recueil de poésie, écrit par un poète et cela justifie la formule de Gustave Flaubert dans sa correspondance avec Louise Colet : « Je suis né lyrique et j’écris des vers », pourtant cette fameuse Louis Colet n’était qu’une muse pour Gustave Flaubert.
 
Nous retrouvons une ressemblance à cet esprit créatif dans le quatrain suivant ; « Qu’est devenue la fille du conservatoire ? Tu étais la plus jolie fleur de mon jardin Que le soleil chaque jour va voir Après avoir chanté et purifié l’eau du Jourdain » (p.63) ; ensuite, en titre d'un paragraphe, Brahim Saci nous apprend que nous sommes incapables de saisir le temps au moment opportun. Ces temps hantent nos esprits comme dans ce vers du troisième quatrain : « Je rêve je sais mais la vie n’est-elle pas un rêve ? (p.70) ; Donc des relations aux fonctions et objectifs sentimentaux ; enfin, l’auteur a pointé la recherche effrénée du plaisir de vivre le bonheur, car le bonheur c’est le présent : « Profitez de chaque souffle libérez votre esprit De la prison des apparences, du superflu, asservi Allez vers la lumière vous éviterez les loups » vers 2 (p. 86)).
Donc les observations ci-dessus montre à l'envi qu'il y a une obsession chez le poète pour le rapport sensuel et sentimental qui induisent une vision de la femme perçue non seulement comme un corps sensuel et sensible mais aussi comme un genre homme/femme à l'exclusion des plaisirs (de l'âme), et spirituels (venant de l'esprit) Ces dernières remarques seront reprises dans des considérations futures notamment dans le thème suivant où il sera question de la conception de la femme dans ce recueil.
 
3-La construction du genre dans « Fleurs Aux Épines ».
 
Les textes littéraires et poétique véhiculent des représentations de genre (au sens de gender) qu’ils contribuent aussi, dialectiquement à construire ; nous explorerons brièvement la manière dont l’ouvrage « Fleurs Aux Épines » intègrent ou transgressent les définitions binaires du genre
La femme comme corps.
 
De tout ce qui précède, nous précisons que l’évocation des différentes parties du corps de la femme aimée n’est pas une simple description, elle est une célébration de la beauté. Le poète amoureux donne à voir, à désirer par une description poétique et cela produit un effet sensationnel pour la rhétorique du lecteur modèle. C'est ce que nous donne à lire Brahim Saci dans son ouvrage « Fleurs Aux Épines », force est de constater dans ce titre qui est évocateur. Fleurs, une métaphore qui nous renvoie à la femme, à son corps et plus précisément à son image.
 
La variation de ce corps ne réside pas seulement dans le traitement de l’association des images de femmes mais aussi dans le choix des vocables, adjectifs, substantifs ou formes verbales : « Je ferme les yeux pour voir Tes doigts de fée caresse les cordes de la guitare Et sentir cette douce brise venant de Lisieux » vers 1 (p.118). Ici Brahim Saci multiplie les mélioratifs parce que, à la base, ces mélioratifs sont supposés à la fois la tendresse amoureuse et surtout une partie du corps de la femme aimée, en l’occurrence les doigts… disant : « La recherche effrénée du plaisir ». Ce parti pris amène à toute une esthétique du corps féminin, objet de tous les soins et les apprêts pour le mettre en valeur afin d'être, finalement, le procédé rhétorique du corps féminin permet à la fois une unification et une variation dans la structure du poème de Brahim Saci.
 
Ce qui domine chez toutes ces femmes c'est la beauté plastique, le charme physique et le désir érotique qu'elles suscitent chez le poète. Et c'est tout ce qui intéresse le poète. C'est ce qui fait dire à travers ses textes : « Enfin l’éclaircie tant attendue Il était temps de quitter ces contés brumeuses » vers 1 (p.37). Sur ce point, le chemin du poète romantique Kabyle croise celui de l'auteur de « Les Fleurs du mal » qui a fait la part belle à l'amour sensuel. Les deux ont dû s'entendre pour établir un rapport, prouvé ou non, entre les créatures d’Eve et le Mal auquel s'oppose chez l'un comme chez l'autre, un pôle du Bien féminin. C'est notre prochain thème d'études.
Les deux genres de femmes chez l’auteur Brahim Saci.
 
Le poète romantique Kabyle a placé les femmes dans deux différentes catégories : celles qui sont du côté solaire du Bien, et celles qui relèvent du monde ténébreux du Mal.
Dans le premier groupe on trouve les femmes idéales qu'il a littéralement vénérées dont deux figures importantes sont celles qu’il revoit toujours dans ses rêves comme une déesse et dans le second groupe, on rencontre des femmes qualifiées de méchante, de briseuse de cœurs qui l’aimait juste pour le faire souffrir, sur ce point, le vers suivant en dit long : « Oh cœur blessé, meurtri pour avoir aimé Et côtoyé ces roses aux épines, ces fleurs du mal » vers 1 (p.49). Ici les notions de « Bien » et de « Mal » ont une valeur toute littéraire dont le sens tranche fondamentalement avec le sens commun et habituel.
 
Mokrane Maameri
 
Le 09 novembre 2020.
Fleurs Aux Épines, de Brahim SACI s'inscrit dans la lignée de Charles Baudelaire
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :